Les cireurs de pompes à pied d’œuvre

Au fur et à mesure qu’approche l’élection présidentielle prévue le 12 avril prochain, on assiste, ahuri, à une floraison d’articles de presse vantant les mérites du seigneur Brice Clotaire Oligui Nguema.
La presse n’a jamais été autant sollicitée par ces opportunistes qui inondent ses colonnes jusqu’à saturation. Elle devient leur vitrine de prédilection pour se faire remarquer par les décideurs. Le putschiste en chef, au lendemain de son coup dit de libération du 30 août 2023, est la cible d’une vaste opération de séduction. A croire qu’il est devenu un produit de consommation dont on vante les qualités via un tapage marketing.
Hommes politiques, universitaires, libres penseurs et Ministres du culte, sans pudeur, étalent leur prose lénifiante dans les colonnes des journaux.
Même ceux qui n’ont jamais publié un seul papier de presse ou scientifique dans les revues scientifiques spécialisées, s’invitent désormais au festin médiatique. Le Gabon découvre soudain des individus, comme sortis de nulle part, et à l’inspiration fertile promptes à partager leurs lumières via des écrits touffus et au fond et à la forme douteux, voire approximatifs.
Certains, à la recherche d’une visibilité sinon en quête de reconnaissance, à défaut de publier des articles à la gloire du Président-Général, crées des Associations fantaisistes appelant à sa candidature à la prochaine présidentielle. Chez cette catégorie d’opportunistes, l’enjeu n’est pas tant de mettre le grappin sur des postes à pourvoir. Ils entendent faire d’Oligui Nguema une sorte d’impresario qui prendra en charge toutes les dépenses liées aux opérations de propagande et de s’en mettre plein les poches comme du temps du régime déchu des Bongo.
Ils rêvent tous d’obtenir des dividendes. Normal, c’est leur droit de rêver, à condition d’en sortir et de ne pas sombrer indéfiniment dans les abîmes du monde des illusions.