Panafricaniste convaincu, le président du Parti pour la renaissance africaine ( PRA) dont l’un des combats est de faire recouvrir au Gabon sa souveraineté lutte pour un Gabon débarrassé « des forces obscurantistes incarnées par le système Bongo-PDG-CTRI. » Lesquelles constituent à son entendement des relais gabonais de la Françafrique.
Candidat déclaré à la présidentielle du 12 avril prochain dans un premier temps, avant de se désister, sans doute faute de moyen, au profit de la candidature de Jean Rémy Yama désigné par ses pairs pour conduire une candidature unique de l’opposition dont il était un fervent défenseur. La candidature de son champion n’ayant pas été retenue là aussi, en dépit du recours introduit auprès de la Cour constitutionnelle, il n’avait plus d’autres choix que d’appeler au boycott de la future élection. Un pari risqué eu égard à l’engouement observé ces derniers jours en faveur de la candidature de Brice Clotaire Oligui Ngema.
Bien que personne aujourd’hui ne puisse présager de l’issue de son appel, il y a tout de même lieu de relever qu’avec le rejet de la candidature de Jean-Rémy Yama, le président du PRA perd là une tribune d’expression. Cette présidentielle aurait été pour lui une opportunité pour porter haut son message de rupture avec l’ancienne puissance tutélaire (la France) qui, pour lui, continue de maintenir le Gabon en captivité à travers la nébuleuse Françafrique. Aidée dans cette tâche par quelques serviles pantins, pour ne pas dire des Gabonais domestiqués par la France tapis dans le système qu’il appelle « Bongo-PDG-CTRI ».
Pour le leader du PRA, personne parmi les candidats en lice n’incarne la rupture avec la Françafrique. Il demande donc aux électeurs gabonais qui partagent ses idées de rester à la maison le jour du vote pour manifester leur désapprobation.
PUISSANCE MOYENNE
La France, au dire de Mr Malekou, constitue un véritable boulet pour le développement du Gabon. Tant qu’on ne se serait pas débarrassé d’elle, on ne sera rien d’autre que de petits affranchis sans réelle marge de manœuvre.
Après l’esclave, il y a eu la colonisation, puis les pseudos indépendances qui nous ont juste reconnu le droit d’être libre au sein de l’enclos français. Puisque la France continue de maintenir le schéma hérité de la Conférence de Berlin en 1885, période marquant la partition de l’Afrique, en de petits Etats insignifiants, sans lendemain historique, par les puissances occidentales, comme s’il s’agissait d’un gâteau d’anniversaire.
De nombreux pays comme l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique ou le Portugal sont sortis de ce schéma de prédation des ressources de leurs anciennes colonies en leur rendant leur totale liberté d’action. Ce qui est loin d’être le cas de la France qui continue de maintenir ses anciennes colonies en captivité. Elle profite de cette relation de maître à esclave pour piller les ressources de ces colonies-là même si nombre d’entre elles commencent à se rebiffer. C’est le cas des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (l’AES) que sont le Mali, le Burkina et le Niger.
Progressivement la France perd pied en Afrique. Et de nombreuses voix s’élèvent de plus en plus, y compris en Occident, pour demander à la France d’hotter son genou du cou de l’Afrique, sans qu’elle ne réagisse outre mesure. Une attitude que l’on comprend aisément puisque la France est consciente que si elle se retire de ce qui reste de sa zone d’influence, elle court le risque de quitter de son statut de puissance moyenne à celui de pays du tiers-monde. Et c’est tout le combat que mène le panafricaniste Marc Urick Malékou et bien d’autres citoyens du continent.