Les militaires, dès leur prise du pouvoir le 30 août 2023, avaient juré, avec une promptitude martiale, de rétablir les institutions. Au nombre desquelles des institutions assimilées et non constitutionnelles, figurent des radios telle la radio panafricaine qui s’est imposée dans l’espace francophone et même anglophone comme un outil diplomatique essentiel au service de l’idéologie panafricaniste.
C’est pas un hasard lorsque, au dernier sommet de l’OUA à Lusaka en Zambie en juillet 2001, et qui donnera naissance à l’UA actée en juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud, il s’était posé la question d’une radio qui serait le porte-voix du mythe fondateur idéologique de l’Afrique. La radio panafricaine Africa No 1 apparaissait comme la solution à ce projet cher au guide libyen Mouammar Kadhafi, disposé à mettre tout en œuvre pour son aboutissement.
La liquidation de ce grand Africain par une crapule telle que Nicolas Sarkozy, actuellement sous les verrous, aidé en cela par des barbouzes issues de l’OTAN, aura plombé dans l’œuf le projet.
Kadhafi mort, la Libye en totale déliquescence, le sort de la radio panafricaine était scellé.
Les génies qui avaient en mains la gestion de la maison, profitant du départ précipité des partenaires français, ont rapatrié les six milliards de FCFA placés dans les paradis fiscaux et dont Africa No 1 jouissait des dividendes. Par sociétés écrans interposées, la poule aux œufs d’or a été exposée à une prédation massive.
La parabole satellitaire qui trône sur l’esplanade du siège de cette radio, une montée satellitaire capable de porter sur le segment satellitaire sept signaux radios et quatre signaux télévisions, aurait englouti quatre milliards de F CFA sur les fonds rapatriés tout cela sur fond de surfacturation et rétrocommissions.

Les studios pillés
Un acquis désormais hors d’usage puisque sa tête a été volée par on ne sait qui. Tout comme ont été volés et vandalisés par des inconnus tout le matériel de diffusion, y compris portes et fenêtres, tous les studios pillés.
L’idée de cette parabole n’était pas mauvaise, car elle constituait l’alternative aux émetteurs analogiques de Mouyabi, dont la radio tirait l’essentiel de ses recettes.
Il fallait donc passer au numérique histoire de coller à l’ère des technologies numériques. Car la technologie analogique, obsolète, n’attirait plus grand monde qui préférait migrer vers le numérique. Du fait d’un appétit locatif vorace, et de l’absence d’une étude de marché préalable, l’investissement aura été un véritable bide commercial. L’initiative, au demeurant salutaire, s’est heurtée aux contingences citées plus haut. L’initiative s’est donc soldée par un flop.
Aujourd’hui, on parle de la renaissance de la radio panafricaine, mais la question de sa mise à sac n’est toujours pas évoquée.
Des enquêtes doivent être diligentées pour que les auteurs répondent pénalement de leurs actes.
Elisa reclus





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