C’est aujourd’hui que sera connu le verdict du conflit foncier opposant le Gabon à la Guinée Equatoriale sous l’arbitrage de la Cour internationale de justice de la Haye. Cette juridiction installée aux Pays-Bas et qui a une compétence juridique internationale.
Les décisions de cet organe judiciaire des Nations-unies, sont juridiquement exécutoires, elle est compétente en matière de litiges juridiques inter-Etats. Si la décision est favorable à l’une ou l’autre des parties, les deux pays doivent se plier. Cela, sans appel ! Seule une demande en interprétation peut être accordée à la partie qui conteste ces arrêts prononcés par cette Cour.
Contentieux complexe, ce qui explique sans doute que la CIJ ait eu du mal à le vider depuis des décennies d’instruction de ce dossier, surtout que le tracé des frontières héritées de la coloniale, approximatif, imprécis, a souvent été au centre des conflits territoriaux.
Cette île de 20 hectares et les autres îles de Cocotier et de l’îlot de Conga, situées à une dizaine de kilomètres des côtes de la province de l’Estuaire sur le Golfe de Guinée, sont au centre d’une âpre bataille juridique opposant ces deux pays d’Afrique centrale depuis des décennies.
« Si l’instruction a tenu compte de la loi du kilomètre Zéro, le Gabon a de fortes chances de remporter ce procès. Dans ce verdict tant attendu, plutôt que de trancher en faveur de l’une ou l’autre des parties, le partage de production pétrolière, (si pétrole il y a), et des ressources halieutiques dont regorge la zone querellée, peut être une alternative au nom du bon voisinage entre ces deux pays frères », suggère un observateur au fait de ce dossier.
Cette option avait d’ailleurs été envisagée par les Président gabonais Albert Bernard Bongo et Equato-guinéen Théodoro Obiang Nguema au sortir d’un huis-clos à Libreville dans les années 2000. Il s’agissait, pour les deux hommes, de dissiper une tension larvée qui commençait à gagner les deux pays qui, chacun, revendique la souveraineté territoriale de ces îles dont on dit potentiellement riches en pétrole et en poissons. Mais la démarche n’ayant pas abouti, chacun ne voulant pas lâcher du lest, l’arbitrage de la Cour de justice internationale de la Haye, se présentait comme la seule issue de sortie du différent territorial.
Gustave Irapula