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Libreville
19 mai 2025

Des dictateurs durables à Libreville

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A l’installation de Brice Clotaire Oligui Nguema au trône de Président de la République gabonaise le 3 mai dernier, élu à la présidentielle du 12 avril avec un score flippant de 94,85% des suffrages, de nombreux dictateurs durables ont été outrageusement invités à prendre part à la cérémonie d’investiture.

Obiang Nguema Mbasogo de Guinée Equatoriale, Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, Paul Kagamé du Rwanda, Ismail Omar Guelleh de Djibouti, Azali Assoumani de l’archipel des Comores, comptaient parmi les dictateurs durables ayant fait le déplacement de Libreville prendre part à l’investiture du seigneur Brice Clotaire Oligui Nguema.

D’autres dictateurs durables, n’ayant pas pu faire le déplacement, sans doute par usure du pouvoir, se sont fait représenter, c’est le cas d’Alassane Dramane Ouattara de Côte-d’Ivoire et de Paul Biya du Cameroun.

Avec tous ces dictateurs durables à l’investiture, et qui sont un facteur bloquant au développement du continent, il est légitime de craindre qu’Oligui Nguema, nouvellement investi, ne chope le virus par une contagion dictatoriale durable.

Mobutu Sesseko de l’ancien Zaïre, Félix Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire, Robert Gabriel Mugabe du Zimbabwé, Albert Bernard Bongo du Gabon, Yoweri Museveni de l’Ouganda, Isias Afwerki de l’Erythrée, Idi Amin Dada de l’Ouganda, sont tous morts du même virus dictatorial durable.

Outre la présence des dictateurs durables à cette cérémonie d’investiture, on a assisté, ahuri, à la cérémonie traditionnelle conduite par un guignol qui disait transmettre le pouvoir traditionnel au nouvel élu afin qu’il mène le Gabon sur la bonne voie.

L’individu n’est ni Mutamba, ni Bika, encore moins Gnima ou misambu, voire mudounga, ceux-là qui détiennent le sceptre du pouvoir traditionnel, pour se risquer à de tels rituels assez complexes qui nécessitent l’intervention d’un vrai maître spirituel maîtrisant les arcanes d’une tradition séculaire héritée des ancêtres. Une tradition, sans rentrer dans les détails, obtenue au prix du sacrifice. C’est comme confier une telle mission à un initié de fraîche date et dont le poids des attributs est aussi lourd que le monde.

Avec légèreté, sans respecter les symboles liturgiques pour ce genre de rituel, l’homme s’est exhibé dans une tunique et un calot quelconque qui n’avaient rien de nos parures traditionnelles à base de raphia.

L’idée de rendre un hommage à nos ancêtres, à nos traditions, au moment où la colonisation a tout gommé pour nous acculturer, est à saluer certes. Mais respectons la liturgie doctrinale traditionnelle. Afin que tout n’aille pas en vrille et ne se dilue pas dans la norme moderniste imposée par le colon blanc.

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