La commune d’Akanda au nord de Libreville, et qui a abrité la cérémonie d’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema au poste de Président de la République gabonaise en présence d’un paquet de chefs d’Etats et des représentants des pays amis, a fait peau neuve. Les rues, à coups de pinceaux, présentent un nouveau visage qui séduit plus d’un habitant des quartiers sous-intégrés de la capitale gabonaise où la vie des habitants tient sur le fil du rasoir.

Seule fausse note, les monuments implantés dans chaque rondpoint qui puent un amateurisme qui, malheureusement, contraste avec la modernité des lieux.
Ces réalisations artisanales stylisées, s’inspirant de nos rites traditionnels, notre symbolique liturgique, comme relevant du provisoire, écornent quelque peu l’esthétique des rues de cette commune.
Avait-on lancé un appel d’offre international pour leur réalisation ou s’était-on contenté d’offrir ce marché à des proches n’ayant aucune expertise avérée dans les arts plastiques, surtout dans le genre sculptures géantes?
Cette approche avait sans doute été guidée par la volonté de privilégier l’offre artistique gabonaise. Admettons !
Mais, n’oublions pas que les monuments sont construits pour toute une éternité. Ce qui suppose donc qu’ils ne doivent pas être bricolés au nom d’un chauvinisme aveugle.
Chez ceux qui nous servent d’exemple, les monuments sont séculaires, il n’y a rien de provisoire.

Le monument de la renaissance africaine à Dakar au Sénégal, du haut de ses 52 mètres, fait de bronze et de cuivre, pharaonique par sa stature et son esthétique, surplombant la capitale sénégalaise, est un chef-d’œuvre dans le genre. Une œuvre du sculpteur sénégalais Virgil Magherusan, sous la direction de l’architecte Pierre Goudiaby Atepa, lui aussi sénégalais. L’œuvre est construite pour l’éternité.
On aurait pu par exemple solliciter l’expertise sénégalaise dont le monument de la renaissance africaine est un bel exemple de maîtrise artistique.
Les monuments d’Akanda et même certains de Libreville à l’esthétique minimaliste de par leurs plastiques anatomique disproportionnées, auraient pu faire l’objet d’un appel d’offre à l’échelle africaine, voire internationale.
En fait, nombreux monuments de Libreville et de la commune d’Akanda sont à détruire, et cela sans appel.
Ghoze Lucifera