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Libreville
10 avril 2025

Il faut débaptiser certains édifices publics

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Dans la foulée de ses virées propagandistes qui frisent une addiction devenue pathologique, le Général- Président vient de débaptiser deux aéroports du Gabon.

L’Aéroport de Port-Gentil qui, autrefois, portait l’encombrant patronyme d’Ali Bongo Ondimba, l’ancien président balayé par la bourrasque citérienne, a finalement été rebaptisé aéroport Joseph Redjambé Issani, illustre disparu lâchement assassiné dans des conditions troubles en 1990 au sortir de la conférence nationale souveraine ayant débouché sur le multipartisme intégral.

L’Aéroport Epassedjé de Makokou a été rebaptisé aéroport Emmanuel Issozé Ngondé, du nom de l’imminent diplomate de carrière et ancien Premier ministre sous le régime de Bongo fils.

Pour être complet, le chantier des édifices à rebaptiser ne doit pas s’arrêter en si bon chemin.

Le palais Léon Mba doit être rebaptisé. Léon Mba n’ayant jamais siégé dans aucune assemblée même constituante, faire porter son nom à un tel édifice, symbole de la représentation du peuple, est déroutant pour les nouvelles générations qui doivent, sans doute, se poser des questions sur la cohérence du choix d’un tel patronyme.

L’édifice abritant le Parlement doit porter le nom de Jean Hilaire Obame, premier gabonais ayant siégé à l’Assemblée constituante française.

En revanche, l’Hôtel de ville doit être rebaptisé Hôtel de ville Léon Mba qui fut le premier Maire élu en 1956.

Autre incongruité à corriger dans la foulée de cette opération de restauration qui gomme les scories du règne des Bongo : le Palais Omar Bongo dont l’évocation sonne comme une grossière imposture républicaine.

L’université Omar Bongo aurait dû être baptisée université Nzoghé Nguema, du nom du premier recteur de l’Université nationale du Gabon, l’ancêtre de ce qui deviendra université Omar Bongo dont le patronyme est une inconnue des facultés de toutes les universités de la planète.

Lycée technique Omar Bongo, aurait dû porter un nom chargé d’histoire : Ndouna Dépénaud, de son vrai nom Dieudonné Pascal Ndouna, premier poète gabonais, lui aussi assassiné dans des conditions mystérieuses au soir du 19 juillet 1977.

Par peur de contagion pour les générations futures qui vont aspirer à diriger ce pays, le boulevard triomphal Omar Bongo doit être également rebaptisé, quitte à trouver une autre appellation moins infecte à la mémoire collective.

Ce qui est valable pour les édifices cités plus haut, l’est aussi pour certains lycées et collèges de Libreville dont les noms, inappropriés, doivent subir la même purge réparatrice.

A Koula-Moutou, chef-lieu de la Province de L’Ogooué Lolo, c’est un scandale monumental qui heurte les convenances. A croire un Bongoland en miniature. ‘’Lycée d’Etat Jean Stanislas Migholet, stade Jean Stanislas Migholet, Aéroport Jean Stanislas Migholet’’. Les deux hommes étant liés par l’histoire, tous deux semis illettrés, et grands adeptes des cercles maçonniques, la capitale provinciale de l’Ogooué Lolo est devenue une triste réplique de la capitale gabonaise où le nom d’un seul individu trône sur les édifices publics.

S’il est un site dont l’appellation sied et cadre parfaitement avec l’histoire, c’est bien la maison Georges Rawiri qui se trouve dans les normes. Car ce personnage fut l’un des premiers techniciens à officier à Radio Gabon dès sa création en 1959.

Albert Barnard Bongo avait réussi à vampiriser tout le pays qu’il a transformé en une chefferie dont lui seul connaissait les codes d’administration.
Ses caprices et ses excès ‘’pouvoiristes’’ guidaient la marche du pays.

Dans son ivresse du pouvoir, doublée d’un complexe d’imposture, en permanente quête de reconnaissance, il n’était pas exclu qu’il pousse le culot jusqu’à rebaptiser le nom Gabon. Le pays aurait même pu s’appeler Bongo tellement l’homme était d’un nombrilisme rare.

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