Face à la pénurie des pièces de monnaie constatée dans certains pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), devant cette difficulté qui grippe les transactions financière et commerciale, son pendant financier, la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC), a procédé à l’émission d’une nouvelle série de ces instruments de change.
Le 19 février, au Palais du bord de mer, le Gouverneur de la banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC), Yvon Sana Bangui a présenté au Président-Général, Brice Clotaire Oligui Nguema les pièces de monnaie nouvellement émises. Il s’agit des pièces de 1, 2, 10, 25, 50, 100, 200 et 500 francs CFA.
Il était temps que la BEAC réagisse. Car les frictions opposant commerçants, transporteurs en commun et clients, du fait de cette rareté de pièces, devenaient insoutenables
Cette nouvelle émission des pièces de monnaie pour contrer le phénomène de leur rareté, est plus un bémol à la crise qu’une solution définitive.
La pénurie des pièces de monnaie, notamment au Gabon où le phénomène est fortement ressenti, est le fait d’individus qui les marchandent chez des joailliers et des forgerons artisanaux.
Les bijoux et autres ustensiles de cuisine fabriqués à base de ces pièces de monnaie sont écoulés sur le marché. Cela, en dépit des risques cancérigènes encourus par notre santé. Car ces pièces, reconnaissent des personnes avisées, contiennent du métal-cuivré, du laiton et d’autres produits dérivés de synthèse qui peuvent avoir des répercutions à long terme sur notre santé.
La pénurie de ces pièces est aussi occasionnée par certains charlatans qui les mêlent à leurs pratiques fétichistes. Pour implorer l’intervention des esprits censés leur servir d’intercesseurs auprès des Dieux, des lots de ces pièces sont abandonnées sous de gros arbres. Les forêts classées du Cap Estérias et Santa Clara au nord de l’Estuaire, illustrent bien ces pratiques d’un autre âge.
Emettre de nouvelles pièces de monnaie, est certes à saluer, mais il convient, pour être efficace dans la lutte contre les pénuries, d’aller un peu plus loin que ces nouvelles émissions de pièces de monnaie. Peut-être qu’il s’agit simplement d’une solution provisoire en attendant des mesures coercitives qui viseront à traquer les trafiquants et ceux qui les jettent en forêt à des fins sacrificielles.
Si rien n’est fait, ce nouveau lot de pièces de monnaie aurait l’effet d’un coup d’épée dans l’eau.
Gustave Irapula
